Discuter raisonnablement plutôt que de s’insulter

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Ce texte est cosigné avec Sébastien Béland, professeur agrégé au Département d’administration et fondements de l’éducation, Université de Montréal.

Un balado regroupait récemment des gens discutant de l’impossibilité de raisonner ceux qui adoptent des positions antiscientifiques. Un intervenant disait même que la recherche montrait clairement qu’ils ne changeraient jamais d’idée, peu importe la nature des évidences qu’on leur apportera. Pour reprendre les termes de Francis Bacon, « l’entendement humain, une fois qu’il a épousé une opinion, conduit toutes choses à la soutenir et à s’y accorder ». Biais de subjectivité, biais d’ancrage ou biais de confirmation, les causes d’égarements de notre pensée sont nombreuses, non parce que nous sommes idiots ou que nous sommes de mauvaise foi, mais il s’agit de notre condition d’espèce. Le sociologue Gérald Bronner, ainsi que le biologiste et vulgarisateur scientifique Thomas C. Durand ont récemment publié des ouvrages tout à fait passionnants sur le sujet. Cependant, le fait de rester campé coûte que coûte sur nos positions n’est pas inéluctable.

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Clore le cycle ouvert il y a 10 ans

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Ce texte a été publié dans La Presse du 14 juin 2021.

Il y a 10 ans, Pierre Curzi, Louise Beaudoin et Lisette Lapointe quittaient le Parti québécois (PQ). Ces trois députés seront rejoints le lendemain par un quatrième, alors méconnu, Jean-Martin Aussant, qui allait fonder Option nationale dans les semaines suivantes. L’hémorragie aurait pu être bien pire pour le Parti québécois : si la fronde avait conduit les autres élus en réflexion à démissionner du caucus, nul ne peut concevoir ce qui serait advenu.

On sait comme les crises sont l’occasion pour les institutions de démontrer leur robustesse et celle-ci n’a pas fait défaut : malgré ces départs, le PQ allait ensuite gagner les élections, mais peu à peu perdre d’influence. Une décennie plus tard, et alors que le mouvement indépendantiste peine à refaire de gains, un bilan de cette séquence mérite d’être opéré.

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Parce qu’il est encore temps de rêver

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Esquisse sur la naissance d’Option nationale ou la tentative de rénover l’engagement militant par la base

À paraître dans le prochain
numéro de l’Action nationale

Ce texte sera publié dans le numéro de juin de l’Action nationale, consacré aux 25e anniversaire des Intellectuels pour la souveraineté.

Par cet article, nous souhaitons engager une réflexion sur la naissance d’Option nationale (ON), un mouvement qui, en dépit de ses nombreuses faiblesses, a représenté un espoir pour une part non négligeable de la population. Ce parti arrivait sur la scène politique 16 ans après le dernier référendum et allait insuffler un inattendu vent de fraîcheur militant chez une génération qui n’avait pas pu s’exprimer au référendum de 1995. À défaut d’estimables succès, on ne peut en nier les succès d’estime. Observons donc sereinement les faits. D’aucuns avaient considéré qu’après la naissance de Québec solidaire, ON avait été un coup de massue fatal sur le fragile édifice indépendantiste, voire la mère de tous les maux: cela est probablement tout à fait exagéré. La lente chute du Parti québécois (PQ) ne résulte pas d’une seule cause et l’émiettement du mouvement indépendantiste en de multiples chapelles n’a pas attendu ON ou Québec solidaire QS).

Michelot, F. (2020). Parce qu’il est encore temps de rêver. Esquisse sur la naissance d’Option nationale ou la tentative de rénover l’engagement militant par la base. L’Action Nationale, CX(6), 140–153.

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Projet Montréal : il est temps de réhabiliter Richard Bergeron

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Projet Montréal tiendra ce soir son événement annuel de financement et célébrera, par la même occasion, les 15 ans de sa fondation. Dans un style on ne peut plus euphémique, les plateformes numériques du parti précisent ainsi que des « citoyennes et citoyens avides de changement » s’étaient réunis pour bâtir une formation politique, autour de l’urbanisme durable, de la qualité de vie et de la saine gestion. 

L’effort de périphrase cache mal l’inconfort du parti à l’égard de Richard Bergeron, celui de ses deux cofondateurs qui le représenta durant trois courses à la mairie. Sans tomber dans la mauvaise psychanalyse de magazine, on peut admettre que le parti a pu chercher à tuer le père pour grandir et devenir ce qu’il est aujourd’hui. 

Convenons-en, le ralliement tardif à Équipe Denis Coderre et certaines déclarations sur son ancien parti n’ont certes pas aidé à faire passer Richard Bergeron à la postérité de Projet Montréal. Toutefois, les stratégies partisanes, aussi critiquables soient-elles, ne doivent pas faire oublier le rôle qu’il a joué. Dans les toutes premières années du parti, rares étaient ceux qui voyaient dans ce projet politique autre chose qu’un ramassis d’hurluberlus environnementalistes et gauchistes à demi crédibles.

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Les élections montréalaises et l’illustration d’un cycle politique inédit

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Article publié dans le numéro de janvier de la revue l’Action nationale.

Comme souvent, la dernière campagne montréalaise a débuté sur fond de désintérêt poli, d’autant que la réélection de Denis Coderre semblait évidente. Comme un symbole de cette désaffection, depuis le retrait définitif de Louise Harel en 2013, la sphère péquiste s’était illustrée par un désengagement significatif de l’arène locale. En outre, en extrayant peu à peu Montréal de l’analyse nationaliste, de nombreux militants se sont massivement désinvestis du terrain. On dit que certains en étaient arrivés à considérer que l’élection opposerait les deux faces d’une même pièce. Or, cela serait une affirmation simpliste, car la dernière campagne fournit, a posteriori, des éléments prospectifs riches. Notamment, la cartographie des résultats de cette élection atteste d’une concentration originale des suffrages qui tranche avec le clivage peu ou prou est-ouest des scrutins précédents, au profit d’une répartition nord-sud. De ce chambardement électoral, nous faisons l’hypothèse que Montréal est le théâtre d’un cycle politique nouveau, qui se nourrit de la crise de la représentation populaire et qui s’étend à toutes les démocraties.

Des premiers sondages pour la mairie de Montréal

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Chronique hebdomadaire à La Matinale de CIBL 101,5 Montréal

La firme Léger ayant publié la semaine dernière un premier sondage réalisé auprès de 2013 Montréalais, c’est l’occasion d’analyser les chances de succès des équipes sur la scène municipale.