Discuter raisonnablement plutôt que de s’insulter

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Ce texte est cosigné avec Sébastien Béland, professeur agrégé au Département d’administration et fondements de l’éducation, Université de Montréal.

Un balado regroupait récemment des gens discutant de l’impossibilité de raisonner ceux qui adoptent des positions antiscientifiques. Un intervenant disait même que la recherche montrait clairement qu’ils ne changeraient jamais d’idée, peu importe la nature des évidences qu’on leur apportera. Pour reprendre les termes de Francis Bacon, « l’entendement humain, une fois qu’il a épousé une opinion, conduit toutes choses à la soutenir et à s’y accorder ». Biais de subjectivité, biais d’ancrage ou biais de confirmation, les causes d’égarements de notre pensée sont nombreuses, non parce que nous sommes idiots ou que nous sommes de mauvaise foi, mais il s’agit de notre condition d’espèce. Le sociologue Gérald Bronner, ainsi que le biologiste et vulgarisateur scientifique Thomas C. Durand ont récemment publié des ouvrages tout à fait passionnants sur le sujet. Cependant, le fait de rester campé coûte que coûte sur nos positions n’est pas inéluctable.

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Retrouver le chemin de la raison face aux pseudosciences

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Le texte est une réponse au texte « Les firmaments suspects de l’astrologie », un extrait de la revue Liberté publié dans Le Devoir du 27 octobre 2020 dans la rubrique Des Idées en revues.

Ce texte est cosigné avec Sébastien Béland et Serge Larivée, respectivement professeur agrégé au Département d’administration et fondements de l’éducation et professeur titulaire à l’École de psychoéducation, Université de Montréal.

Des fausses nouvelles au complotisme, l’actualité illustre chaque jour la nécessité de bâtir un solide socle de compétences face à l’information, aux médias et au numérique. Plus que jamais, ce socle, qui devrait mobiliser une pensée critique rigoureuse et exiger une maîtrise minimale des principes scientifiques (ses méthodes, ses épistémologies, son histoire, etc.), doit nous permettre de déconstruire les argumentations, y compris en nous confrontant à nos propres failles, ces fameux biais cognitifs. En effet, nous sommes toutes et tous portés à avoir des « distorsions » dans le traitement de l’information, et ce, non parce que nous serions trop crédules ou stupides, mais parce qu’il s’agit de notre condition d’humain. Ainsi, connaître ses biais est un premier pas pour une discussion éclairée dans l’espace public, une discussion qui s’appuie sur le choc d’argumentations étayées et raisonnées.

Devant les prétentions à bâtir une éthique de l’astrologie, comme s’y évertuent dans un style plutôt hermétique les autrices du texte « Les firmaments suspects de l’astrologie », l’exercice de déconstruction n’est pas une mince affaire, mais nous tenterons ici d’y répondre. En effet, ce texte présente sous ses plus beaux atours une pseudoscience. L’astrologie (qu’on la dise capitaliste, socialiste ou d’extrême centre) ne peut se réclamer de l’éthique : il s’agit d’une croyance dont la validité scientifique est nulle.

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Pour que le numérique ne soit pas qu’un divertissement

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Cette lettre a été publiée dans la section Opinion de l’édition du 17 juin 2019 du quotidien Le Devoir.

Les auteurs commentent Le Devoir de philo publié le 8 juin dernier, « L’école à l’heure du divertissement numérique ».

Penser le monde contemporain en s’inspirant d’un auteur est un exercice audacieux. Il peut être riche, s’il s’inscrit dans un dialogue intellectuel entre les faits, d’une part, et les sources textuelles et leurs exégèses, d’autre part. Il peut être risqué si l’on cherche à plaquer ses propres conceptions en ne mobilisant que ce qui arrange chez un auteur. L’oeuvre de Pascal ne se réduit pas aux Pensées et il convient d’aborder d’autres pans de ses travaux. Il fut aussi pédagogue et De l’esprit géométrique et de l’art de persuader en est le reflet. Dans cet opuscule, il rappelle que l’art de persuader implique de n’utiliser pour axiome que des évidences, de prouver les propositions et de refuser de tromper par des termes équivoques. Or, les contradictions à ces préceptes pascaliens sont nombreuses dans le texte de Réjean Bergeron.

Par exemple, on qualifie sentencieusement de détestable le mot « apprenant », sans autre forme de procès, mais comment le remplacer ? La compétence numérique s’adressant à tous les individus sur un banc de classe, de la maternelle à l’université, on ne saurait réduire ces derniers au seul qualificatif d’élève ou d’étudiant.

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