Dans le dernier numéro (le 39) de la revue Distances et médiations des savoirs (DMS/DMK), je propose deux publications qui portent sur la formation à distance.
La 1re est une collaboration avec mes collègues Audrey Bistodeau et France Lafleur de l’UQTR, nous y explorons le rôle de la surveillance par caméra des examens en ligne.
L’évaluation sous surveillance par caméra. Les perceptions d’étudiants universitaires en contexte de pandémie
Le confinement lié à la pandémie de Covid-19 a forcé les universités à tenir des examens à distance sans nécessairement disposer d’outils de télésurveillance appropriés. La présente étude se penche sur le cas de l’université du Québec à Trois-Rivières, qui a préconisé les examens sous surveillance caméra par le biais de l’application Zoom. L’objectif de cette recherche est de documenter les conditions dans lesquelles les étudiants ont réalisé ces examens, ainsi que leurs perceptions concernant certaines dimensions de l’évaluation en ligne. Les résultats du sondage effectué auprès de 396 étudiants indiquent qu’ils n’étaient pas bien préparés à passer ce type d’examen, et que plusieurs d’entre eux n’avaient pas accès à des conditions favorables, à du matériel informatique ou à une connexion Internet appropriés. Les étudiants sont d’avis que l’utilisation de la webcam et la contrainte de temps limité ont contribué à augmenter leur stress durant l’examen. La moitié des répondants n’étaient pas à l’aise d’être filmés, et ils considèrent que cela était une atteinte à leur vie privée. Bien que la limitation de la tricherie soit un enjeu important pour les étudiants, ils sont d’avis que l’examen en ligne sous surveillance caméra ne permet pas de la prévenir. [Lire la suite]Bistodeau, A., Lafleur, F. et Michelot, F. (2022). L’évaluation sous surveillance par caméra. Les perceptions d’étudiants universitaires en contexte de pandémie. Distances et médiations des savoirs, 39(39). https://doi.org/10/gq6pz4
Le 2d, publié dans la section Débats/Discussion, propose une réflexion sur la place de la formation à distance dans l’avenir des universités régionales, en termes d’obstacles et d’opportunités. Je profite de la planification stratégique de l’Université de Moncton pour y inscrire cet article.
Obstacles et opportunités stratégiques de l’avenir de la formation à distance. Une contribution à la planification stratégique de l’Université de Moncton
Dire que la Covid-19 a bouleversé le rapport à la formation à distance (FAD) est une évidence qui relève du truisme. Sur le plan de la recherche, l’accroissement des productions a été considérable. Par exemple, dans la base de données ERIC, le nombre d’articles référencés en anglais portant sur l’éducation à distance (« Distance Education ») a quasiment été multiplié par cinq entre 2019 (454 références) et 2021 (2 223). Mais la production scientifique en éducation ne se traduit pas nécessairement en évolutions tangibles. Les établissements d’enseignement ont leurs logiques internes et nous laisserons aux sociologues des organisations le soin d’étudier celles-ci. En revanche, quelques indications nous permettent d’entrevoir des tangentes prises par les établissements en matière de FAD. À cet effet, EDUCAUSE suggérait ainsi que les établissements d’enseignement supérieur seraient amenés à choisir parmi trois voies technologiques postpandémiques : a) la restauration, c’est-à-dire revenir à la situation qui prévalait avant la pandémie ; b) l’évolution, à savoir s’attarder à s’adapter à une nouvelle normalité ; c) la transformation, soit redéfinir l’institution universitaire et contribuer à créer un nouvel enseignement supérieur (Grajek et 2020-2021 EDUCAUSE IT Issues Panel, 2020). [Lire la suite]Michelot, F. (2022). Obstacles et opportunités stratégiques de l’avenir de la formation à distance. Une contribution à la planification stratégique de l’Université de Moncton. Distances et médiations des savoirs, 39(39). https://doi.org/10/gq6pzt