Grâce aux Groupe de recherche interuniversitaire sur les impacts pédagogiques des technologies de l’information et de la communication (GRIIPTIC), j’ai eu l’occasion de participer à cette série de capsules vidéos présentant chacune des 12 dimensions du Cadre de référence de la compétence numérique . Dans la suivante, je présente la culture informationnelle, en lien avec la pensée critique, deux dimension qui me tiennent évidemment à coeur.
information literacy
Article « Une note sur la métalittératie, une proposition de cadre conceptuel rénové et opérant des nouvelles littératies »
Par défautPour faire face aux défis informationnels, numériques et médiatiques du 21e siècle
Dans mes travaux (notamment dans ma thèse), je recours parfois au concept de métalittératie (metaliteracy en anglais) qui a été proposé il y a une dizaine d’années par . Assez peu connu dans la littérature francophone, j’ai proposé une réflexion sur ce concept dans la Revue hybride de l’éducation qui consacre un numéro spécial « Faire le point sur les compétences du 21e siècle ».
la suite…Thèse de doctorat « Quelles pensée critique et métalittératie des futur·es enseignant·es à l’heure des fausses nouvelles sur le Web social ? »
Par défautRésumé de « vulgarisation »

L’école est présentée comme un rempart aux fausses nouvelles, afin de former les citoyen·nes de demain à manipuler correctement l’information qu’ils rencontrent sur le Web et particulièrement sur les médias sociaux (Facebook, YouTube, etc.). Pour cela, il faut que les aptitudes de leurs enseignant·es soient à la hauteur de l’enjeu. Cependant, on sait que le fait d’avoir un diplôme universitaire n’est pas synonyme de rationalité et d’esprit critique, y compris chez les enseignant·es. Il importe donc que celles et ceux qui vont enseigner disposent des techniques adéquates.
Dans cette recherche, nous avons notamment comparé la performance à un test d’esprit critique de futur·es enseignant·es en formation initiale à Namur (Université de Namur) et Malonne (Henallux) en Wallonie (Belgique), à Bordeaux (Université Bordeaux-Montaigne) en France et, finalement à Montréal (Université de Montréal et Université du Québec à Montréal), au Québec (Canada). Ce sont les Québécois·es qui disposent d’un niveau moyen plus élevé que leurs homologues wallon·nes et français·es. Il·elles se sentent aussi plus confiant·es sur leur propre esprit critique et sur leur capacité à évaluer correctement de l’information, ce qui laisse supposer que la confiance en soi permet de prédire les habiletés en esprit critique. Cependant, on se rend compte que d’autres aspects entrent en ligne de compte ; par exemple, le fait de travailler en dehors de l’université semble aussi façonner ces habiletés, de même que la capacité à s’imaginer devenir enseignant·e après ses études. Dans leurs pratiques, toutefois, on se rend compte que les stratégies mises en œuvre pour évaluer l’information sont limitées. Certes, il·elles sont en mesure de nommer plusieurs de ces stratégies, mais il·elles n’en mobilisent que quelques-unes. Chez les étudiant·es qui suivent une formation professionnelle à l’enseignement, il·elles vont surtout se remettre en cause, douter d’eux·elles-mêmes. Chez celles et ceux qui suivent une formation dans une discipline spécifique, il·elles vont plutôt suivre des critères d’évaluation, des genres de listes de vérification (checklists).
Nous concluons d’abord de cette recherche qu’il est important de pouvoir se projeter dans son avenir professionnel pour développer comment l’on va mettre en œuvre son esprit critique, ce qu’une formation offrant des stages en milieu scolaire aidera. Il reste cependant important de bâtir des formations spécifiques pour développer l’esprit critique et pour apprendre à manipuler correctement l’information, car les formations actuelles ne suffisent pas.
Lay summary
School is presented as a shield against fake news, as a training for tomorrow’s citizen to correctly handle the information they find on the Web and particularly on social media (Facebook, YouTube, etc.). To this end, their teacher’s skills have to be up to the challenge. However, it is known that having a university degree is not equivalent to being rational and thinking critically, even among teachers. It is therefore important that those who are going to teach have the proper techniques at their disposal.
In this research, we compared the performance to a critical thinking test of preservice teachers in Namur (Université de Namur) and Malonne (Henallux) in Wallonia (Belgium), in Bordeaux (Université de Bordeaux-Montaigne) in France and, finally in Montreal (Université de Montréal and Université du Québec à Montréal), in Québec (Canada). Quebecers have a higher average level than their Walloon and French counterparts. They also feel more self-confident on their own critical thinking skills and on their ability to correctly evaluate information, suggesting that self-confidence is a predictor of critical thinking skills. However, we realize that other aspects come into play; for example, working outside-campus seems to also shape these skills, as well as the ability to imagine oneself becoming a teacher after graduation. In their practices, though, we found that the strategies used to assess the information are limited. While they are able to name many of these strategies, they mobilize only a few. Students following a vocational training will mostly doubt and question themselves. Students trained in a specific discipline will rather follow a series of evaluation criteria, like a checklist.
Our first conclusion is that it is important to be able to project oneself into one’s professional future to develop one’s critical thinking skills and how to implement it. A training that includes internships in school environment would help in that matter. However, building specific training in critical thinking remains important to learn how to handle information correctly as current training is not sufficient.
Pour citer cette thèse :

Évolution des concepts reliés aux littératies informationnelles
Par défautLe champ des littératies est parcouru de tensions conceptuelles importantes depuis les années 1970. Le terme de « littératie » est entendu de façon plus large en anglais qu’en français et un très grand nombre de littératies coexistent donc : à côté de l’information literacy, on dénombre la computer literacy, la media literacy, la digital literacy, l’e-literacy, la data literacy, la network literacy, l’hyper-literacy, etc. (Masi, 2019). Jusqu’à 34 classes de littératies sont recensées par Snavely et Cooper (1997).
Parmi tous ces concepts, qui remportera cette chaude lutte?! 💥🥊 Et en français, quelle est la formule consacrée?
la suite…Regards sur l’originalité du corpus francophone de référentiels de compétence informationnelle : un essai d’analyse textuelle des tendances
Par défautPour citer la communication :
Résumé de la communication
Depuis une quinzaine d’années, les référentiels de compétences informationnelles, numériques, médiatiques connaissent des développements qui tiennent autant à l’internationalisation du sujet qu’à des évolutions conceptuelles majeures. Si la question des frontières entre les littératies, les cultures et les compétences ne sont pas abordées ici, on s’interroge toutefois sur les tendances que l’on peut identifier dans la littérature. Pour ce faire, l’objectif est de brosser le portrait du contenu de cette littérature, de la fin des années 1980 à nos jours. Nous avons procédé à la compilation et au codage de 104 références, qui ont ensuite été importés dans le logiciel IraMuTeQ, un logiciel d’analyse statistique et textuelle. Cette méthode automatisée permet de procéder à des extractions d’unités de contexte au sein d’un corpus. Il résulte de notre analyse que les résultats reflètent des différences significatives selon la langue du modèle (en français vs autres langues). Par exemple, les référentiels en langue française mettent davantage l’accent sur les enseignants et l’utilisation de la technologie, tandis que ceux dans les autres langues mettent l’accent sur les apprenants et l’apprentissage. Nous posons enfin l’hypothèse qu’une telle méthodologie pose les bases d’une approche renouvelée de l’analyse de textes dans un contexte de surcharge de l’information.
Buts et objectifs d’apprentissage de la métalittératie : proposition d’un traduction en français
Par défautDepuis une 20ne d’années, le champ des littératies est parcouru par une diversification des concepts. Paradoxalement, cette diversification s’accompagne d’une tentative de regrouper ces différents concepts sous un nouveau concept fédérateur. Parmi les propositions, voici la métalittératie (metaliteracy) développée par Mackey et Jacobson (2011).
Qu’est-ce que la métalittératie?
la suite…La métalittératie est un cadre englobant, autonome et exhaustif qui alimente les autres types de littératies. La littératie informationnelle est la métalittératie de l’ère numérique, car elle implique une réflexion de haut niveau nécessaire pour traiter de multiples types de documents, dans divers formats de médias et dans des environnements collaboratifs. […] Nous suggérons de modifier la perception de la littératie informationnelle qui repose sur une approche de l’apprentissage essentiellement basée sur les compétences.
Mackey, T. P. et Jacobson, T. E. (2011). Reframing Information Literacy as a Metaliteracy. College Research Libraries, 72(1), 62‑78. doi: 10.5860/crl-76r1
Metaliteracy is an overarching, self-referential, and comprehensive framework that informs other literacy types. Information literacy is the metaliteracy for a digital age because it provides the higher order thinking required to engage with multiple document types through various media formats in collaborative environments. [. . .] We suggest changes to the way information literacy is perceived as a primarily skills-based approach to learning.
Carte conceptuelle « Metaliteracy et Connectivisme »
Par défautQuels sont les points de jonction entre le développement des compétences informationnelles et l’approche connectiviste de l’enseignement?
What are the main meeting points between the development of literacy skills and connectivist learning approach?