Projet Montréal tiendra ce soir son événement annuel de financement et célébrera, par la même occasion, les 15 ans de sa fondation. Dans un style on ne peut plus euphémique, les plateformes numériques du parti précisent ainsi que des « citoyennes et citoyens avides de changement » s’étaient réunis pour bâtir une formation politique, autour de l’urbanisme durable, de la qualité de vie et de la saine gestion.
L’effort de périphrase cache mal l’inconfort du parti à l’égard de Richard Bergeron, celui de ses deux cofondateurs qui le représenta durant trois courses à la mairie. Sans tomber dans la mauvaise psychanalyse de magazine, on peut admettre que le parti a pu chercher à tuer le père pour grandir et devenir ce qu’il est aujourd’hui.
Convenons-en, le ralliement tardif à Équipe Denis Coderre et certaines déclarations sur son ancien parti n’ont certes pas aidé à faire passer Richard Bergeron à la postérité de Projet Montréal. Toutefois, les stratégies partisanes, aussi critiquables soient-elles, ne doivent pas faire oublier le rôle qu’il a joué. Dans les toutes premières années du parti, rares étaient ceux qui voyaient dans ce projet politique autre chose qu’un ramassis d’hurluberlus environnementalistes et gauchistes à demi crédibles.