Article publié dans le numéro de janvier de la revue l’Action nationale.
Comme souvent, la dernière campagne montréalaise a débuté sur fond de désintérêt poli, d’autant que la réélection de Denis Coderre semblait évidente. Comme un symbole de cette désaffection, depuis le retrait définitif de Louise Harel en 2013, la sphère péquiste s’était illustrée par un désengagement significatif de l’arène locale. En outre, en extrayant peu à peu Montréal de l’analyse nationaliste, de nombreux militants se sont massivement désinvestis du terrain. On dit que certains en étaient arrivés à considérer que l’élection opposerait les deux faces d’une même pièce. Or, cela serait une affirmation simpliste, car la dernière campagne fournit, a posteriori, des éléments prospectifs riches. Notamment, la cartographie des résultats de cette élection atteste d’une concentration originale des suffrages qui tranche avec le clivage peu ou prou est-ouest des scrutins précédents, au profit d’une répartition nord-sud. De ce chambardement électoral, nous faisons l’hypothèse que Montréal est le théâtre d’un cycle politique nouveau, qui se nourrit de la crise de la représentation populaire et qui s’étend à toutes les démocraties.