Une voie humaniste et laïque en éducation est possible

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Tribune publiée dans l’édition du 1er avril du quotidien La Presse.

Après la décision de Québec solidaire de revenir sur ce qu’il était convenu d’appeler le consensus Bouchard-Taylor, des fractures durables risquent de diviser les progressistes.

C’est une décision que l’on peut estimer regrettable considérant la tradition humaniste du mouvement laïque. Le projet d’interdiction du port de signes religieux chez les futurs enseignantes et enseignants, y compris avec une clause de droits acquis, semble avoir pesé lourd dans la balance. Toutefois, le dialogue mérite d’être poursuivi en dépit des divergences de fond.

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Un quelque chose d’hypocrite…

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Il y a quelque chose de foncièrement hypocrite à voir la Coalition pour l’avenir du Québec donner des leçons de vertu et exigeant la démission de Gérald Tremblay.

Marc Deschamps, comptable et Agent officiel d’Union Montréal, celui-là même que Martin Dumont présente comme étant celui qui a exposé une double comptabilité du parti, une officielle et une officieuse, alors qu’il était assis aux côtés du maire Tremblay… a aussi été l’Agent officiel de la CAQ jusqu’à l’été dernier.

Que la CAQ ne dise donc pas à son tour qu’elle « ne savait pas », car il a déjà été révélé que Marc Deschamps a été interrogé à plusieurs reprises par l’Escouade marteau, notamment au sujet du rôle qu’il aurait eu quant à la vente du Faubourg Contrecoeur.

Et comme cette insupportable impression de malversations incestueuses semble ne pas avoir de bornes, souvenons-nous qu’avant son passage à la CAQ, Marc Deschamps n’était autre que l’agent officiel de l’ex-ministre des Finances Raymond Bachand dans la circonscription d’Outremont…

De l’étoffe d’un Premier ministre

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Extrait de la Une de l'édition du 24 août 2012 du quotidien La Presse

Extrait de la Une de l’édition du 24 août 2012 du quotidien La Presse

M. Legault, dans une entrevue à La Presse déclarait, vouloir « remplacer ceux qui ne pensent pas comme [eux] », s’il devient Premier ministre. Je ne pense sincèrement pas qu’il faille crier au péril totalitaire comme d’autres ont pu le faire sur le coup de l’émotion, mais cette formule confirme manifestement l’absence totale du sens de l’État de son auteur.

En attaquant ainsi l’Administration publique dans son ensemble, et non plus seulement ses fonctionnaires en tant qu’individus ou leurs groupements, M. Legault met ainsi à mal l’un des fondements de l’État de droit qui est le principe de « continuité de l’État ».

Nous pourrions aussi nous étendre sur le potentiel d’arbitraire dans la décision que la déclaration implique, et donc de rupture d’égalité des citoyens devant la loi, et, surtout sur ce déséquilibre institutionnel grandissant au profit de l’exécutif, véritable tumeur dans notre régime archaïque de quasi-confusion des pouvoirs au profit du Chef du gouvernement.

En bref, indépendamment des convictions de M. Legault que je ne partage guère et de ses qualités personnelles de gestionnaire et d’entrepreneur, on ne peut que regretter la présence de plus en plus envahissante de cette prétendue approche managériale froide et dangereuse pour la stabilité de nos institutions.

Bien sûr, il est nécessaire que l’État fasse son aggiornamento avec notamment un constant recours à une pratique évaluative juste et rigoureuse, mais pas au mépris des règles fondamentales qui transcendent les courants philosophiques et assurent ainsi que les règles du jeu démocratique sont unanimement partagées. C’est cela avoir le sens de la République. C’est cela être serviteur de l’État. C’est cela être un grand Premier ministre.