Les Britanno-colombiens en goguette de l’Écosse

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Tandis que le peuple écossais est aujourd’hui appelé aux urnes pour déterminer, par voie de référendum, son avenir, il est regrettable que certains confondent la sympathie que l’on doit avoir pour un exercice démocratique avec un genre de projection morbide qui revient à vivre par procuration une démarche que l’on ne réussit pas à faire renaître au Québec. Cela est d’autant plus troublant pour ces pèlerins, acteurs politiques québécois de première ligne, eux-mêmes difficilement épargnables quant au doute qui nous habite. Bien sûr, il ne faut pas tout mélanger et apprécions à leur juste valeur ces initiatives individuelles épanouissantes que l’on découvre chaque jour dans les médias sociaux.

Que l’on salue le choix des Écossais de s’interroger collectivement sur leur avenir, en étudiant le phénomène scrupuleusement pour en tirer des enseignements, c’est méthodologiquement louable. Par contre, si l’on projette dans ce référendum nos propres névroses c’est, au mieux, simpliste, au pire, c’est de l’ingérence malsaine.

En plongeant dans la question nationale écossaise, souhaitons aux électeurs un choix transparent et volontaire, mais, de grâce, ne reproduisons pas ce que nous abhorrions hier : nous ne sommes pas plus légitimes à nous prononcer ici que ne l’étaient les Britanno-Colombiens lors du Love-in de 1995.

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